- POLÉMARQUE
- POLÉMARQUEPOLÉMARQUEMagistrat dont on constate l’existence dans de nombreuses cités ou ligues fédérales grecques. Dans la plupart des cas (il y a doute pour Sparte), le polémarque est élu ou tiré au sort pour une durée limitée (un an en règle générale) selon des conditions diverses d’âge et de cens. La fonction peut être remplie par un seul titulaire (à Athènes) ou par un collège plus ou moins nombreux. Conformément à l’étymologie (polémarkhos = chef de guerre), c’est un magistrat militaire. Mais son grade varie selon les cités, bien que le plus souvent il assume le commandement en chef. L’importance de rôle lui vaut parfois la première place: les polémarques de la ligue thessalienne au milieu du \POLÉMARQUE Ve siècle sont éponymes. À Athènes, en revanche, il a perdu son caractère distinctif. À Marathon (\POLÉMARQUE 490), c’est encore lui qui commande. Mais dès la seconde guerre médique (\POLÉMARQUE 480), il est supplanté par les stratèges. Il n’est plus qu’un juge dont la compétence se borne aux affaires de droit privé concernant les métèques, les étrangers et les affranchis. Cette transformation n’est qu’une restriction de la fonction primitive qui comportait un aspect juridictionnel du fait que l’étranger, ennemi potentiel, relève du droit de la guerre. On est en droit d’admettre qu’il en allait de même dans les cités dont les institutions sont moins bien connues que celles d’Athènes.⇒POLÉMARQUE, subst. masc.ANTIQ. GR. Magistrat civil ou militaire chargé de l'administration des affaires militaires et du commandement en chef des armées. Les polémarques des Grecs demandèrent quelques-unes de ces belles armures que l'on fabriquait à Carthage; le grand-conseil vota des sommes pour cette acquisition (FLAUB., Salammbô, t.1, 1863, p.64). À Athènes le juge des étrangers a été le polémarque, c'est-à-dire le magistrat qui était chargé des soins de la guerre et de toutes les relations avec l'ennemi (FUSTEL DE COUL., Cité antique, 1864, p.249).♦[À Athènes] Archonte-polémarque. V. archonte syntagmes.— P. anal., auj. Spécialiste des affaires militaires. La situation, je crains bien, est la même (j'en ai parlé depuis 10 ans à quelques-uns de nos polémarques...) seulement, aujourd'hui, il s'agit de l'énorme Afrique du Nord et d'un adversaire éventuel qui n'est pas loin (VALÉRY, Lettres à qq.-uns, 1945, p.195).Prononc. et Orth.:[
]. Att. ds Ac. 1762-1878. Étymol. et Hist. 1738 (C. ROLLIN, Hist. anc., OEuvres, t.5, 346 ds POUGENS ds LITTRÉ). Empr. au gr.
«chef d'une armée, polémarque».
polémarque [pɔlemaʀk] n. m.❖♦ Antiq. grecque. Nom donné, dans la Grèce antique, à certains officiers, à des magistrats chargés de l'administration de la guerre. — Spécialt. || L'archonte polémarque ou le polémarque : à Athènes, Le troisième des neuf archontes (→ Aréopage, cit. 4). || Primitivement, le polémarque exerçait le commandement de l'armée; il eut ensuite pour fonction de juger les étrangers et les affranchis.❖DÉR. Polémarchie.
Encyclopédie Universelle. 2012.